130 obus déterrés sur le chantier fibre optique

Publié le 23 janvier 2019

« On bâtit l’avenir sur les mémoires du passé ! »

C’est un peu l’histoire du projet Losange, projet de déploiement du Très Haut Débit dans sept départements de la Région Grand Est. Un territoire qui restera marqué à vie par ces trois dernières guerres (1870, 14-18, 39-45).

Plusieurs mois après le premier coup de pelle du projet, au cœur des départements de la Meuse et de la Meurthe-et Moselle, la découverte est conséquente : plus de 130 obus datant des deux guerres mondiales ont été retrouvés.

Chaque année, sur le territoire français, 500 à 800 tonnes de munitions anciennes, abandonnées, dégradées, imprévisibles et pour la plupart encore dangereuses sont découvertes, collectées, regroupées pour être neutralisées.

En déployant un nouveau réseau, le réseau fibre optique, sur des routes parfois oubliées, on creuse, on pose et on tire des câbles… On plonge dans le passé en remuant les vestiges du temps.

130 obus déterrés et une implosion

Le projet Losange, c’est plus de 57 000 kilomètres de câbles arrivant en aérien ou en souterrain selon l’existant. Ils permettront de relier à terme, 3 404 communes de la Région Grand Est au réseau fibre optique. 

Après la phase d’études, le processus est engagé et les travaux peuvent débuter. Si le réseau arrive en souterrain, les équipes creusent sous terre puis posent et tirent les câbles à Très Haut Débit.

À Villacourt, dans le département de la Meurthe-et-Moselle, les travaux ont débuté au mois d’octobre 2018. Toutes les démarches ont été entreprises au préalable par les équipes attachées à ce chantier. 

La trancheuse était prête à effectuer son parcours quand soudain un obus a éclaté sous une des roues à quelques dizaines de centimètres de profondeur. Heureusement, cette implosion inattendue n’a pas fait de dégâts. 

Les jours suivants, d’autres obus datant de la Seconde Guerre Mondiale ont été découverts à ras du sol. Les autorités compétentes ont été prévenues et l’arrêt du chantier a été prononcé par précaution.  « Une expertise a été réalisée sur l’ensemble de la zone concernée, pour être précis, sur un trajet de 3 km à travers la commune », a affirmé Marc Nofal, responsable travaux du département 54. En ajoutant que « les recherches dureront plus de trois semaines ». 

Au début du mois de janvier, le rapport est tombé et les inquiétudes sont enfin levées. Les travaux ont repris de plus bel le 14 janvier 2019.

D’autres zones à risques ont été détectées et contournées. Fin de l’été 2018, dans le département de la Meuse, plus précisément sur les champs de la bataille de Verdun (L’Ossuaire de Douaumont, Le Mémorial de Verdun, Le Fort de Douaumont), les travaux de déploiement ont été anticipés dans cette localité, dite « Zone Rouge ». Nicolas Chauffert, responsable travaux du département 55nous raconte, « Les travaux étant localisés en Zone Rouge, nous avons fait de la détection pyrotechnique en amont sur un chantier de génie civil de moins de 9 km.

Nous avons retrouvé 124 engins explosifs sur le parcours et avons fait intervenir les services de la préfecture pour déminer. »

Au total, 130 projectiles ont été trouvés depuis le début du projet Losange (départements 55 et 54).

Une contribution à la mémoire collective

Des aléas de chantier, de plus de 100 ans d’existence pour certains, ont certes perturbé l’avancement du déploiement dans ce secteur mais ne l’a pas arrêté pour autant. 

Indépendamment de sa volonté, Losange a ajouté sa pierre à l’édifice et a contribué aux recherches du passé.

Apporter le futur n’est pas toujours sans incidences sur notre passé. Mais en ce qui concerne le présent, les travaux continuent sereinement.